Le clan Manji qui sait...

Tira avait bel et bien quitté son maître Nightmare, qui la somma de faire sa mission. Frustrée de ne pas avoir pu discuter longtemps avec le maître de Soul Edge, elle le quitta avec regret et morosité. Pourquoi la traitait-il ainsi ? Et surtout, pourquoi est-ce que la jeune fille ne cessait de penser à lui ? Obsession latente, le chevalier Azur restait toujours en première position dans les rêves tourmentés de la pauvre jeune fille…Énervée, la jeune fille n’arrivait pas à se défaire de lui, et continuait de suivre ses ordres…Sans raisons, sans véritable logique, car il était idiot de se dévouer à un monstre, juste parce qu’il vous ressemblait…Cependant, ce genre de réflexions n’était pas à sa portée, car folle, sans aucun fil conducteur qui la mènerait à la raison. Alors, Tira préféra ne plus y penser, chassant ces idées de son cerveau en secouant la tête:

« -Pourquoi reste-il dans ma tête ? Je veux l’oublier mais…Je n’y arrive pas ! M’enfin, il faut que je reste concentrée dans ma mission…Voler le fragment qui se trouve dans les sous-sols du clan Manji. Avec celui-là, je rétablirai la puissance de Soul Edge, en ôtant les âmes qui se dresseraient sur mon passage! »

Ses yeux violets croisèrent le ciel sombre du désert, et elle se mit en route pour aller au Moyen Orient, avant de prendre la route de la Soie. En effet, ce genre de lieux regorgeait de multiples secrets et grouillaient d’informations…Surtout que des dires concernant le pays du Soleil Levant et l’Inde avaient pour vecteur le Moyen-Orient, excellente source pour l’Occident. En tout cas rester en ses lieux brûlaient leurs peaux, tant le soleil frappait fort. Vêtu d’une capuche blanche, elle cachait aussi si bien son visage que les autres parties de son corps, ainsi que son cerceau gigantesque. Même si ses corbeaux noirs la suivaient partout, il était impossible de savoir qu’ils étaient ses compagnons. D’une démarche féline, elle arpentait les rues et les marchés…Écoutant tous les bruits avec attention, elle réunissait les quelques bribes mais en parvenait pas à trouver des informations sur le clan Manji et le fragment de Soul Edge…En effet, ces ninjas étaient tapis dans l’ombre, et ne dissimulaient jamais leurs lieux secrets. Il fallait assurément croiser une personne étant entrée dans leur refuge pour avoir une réponse…Mais trouver une personne ici, ayant eu un lien avec eux…Impossible. En fait, pour être plus claire, la demoiselle n’avait comme information que le nom «Manji » Mais Yoshimitsu lui était encore inconnu de toutes les manières…Si elle avait des informations sur lui, certainement, elle pourrait réussir à trouver le lieu où il se cache. Encore que là…

« -Tout ce que je sais, c’est que Manji…Cela sonne Japonais…Alors je dois obtenir des informations sur les gens du pays du soleil levant ! Ou bien en trouver un ? »

Tira donc courait dans les petites rues, et croisait les petites enfants jouant du haut des maisons sans toit. Pour laisser passer un vent ingrat certainement. En babouches, ces jeunes petits voleurs avaient vu la forme intéressante de l’arme cachée de la jolie jeune fille. Ainsi, ils la suivirent sans se faire remarquer, et remarquèrent que le cerceau était dans un fourreau, qui certainement empêchèrent aux gens de se blesser. Un peu essoufflée, elle s’arrêta dans une ruelle et sortit une gourde d’eau, la buvant goulûment pour s’hydrater. Mais à la seconde d’inattention, le groupe de jeune voleur la délesta de son cerceau à une vitesse rare. Faisant tomber l’une de ses gourdes, la jeune encapuchonnée se retourna et les poursuivit en criant :

« -Au voleur !!!! »

Une course poursuite folle commença, et en s’arrêtait pas, car les garçons sautaient les obstacles avec une de ses facilités. Son aiselene Drossel, arme chérie de la jolie servante était entre les mains de petits voyous, qui travaillaient certainement pour un marchand d’armes. Ce sale type n’hésiterait pas à vendre ce bijou bien taillé, pour une petite somme d’argent. Ah cela non ! La jeune fille ne voulait pas perdre ce cerceau et rattrapait de plus en plus vite les petits garçons. Jamais il ne s’en sortiraient entier, et la punition que la jeune européenne leur infligerait serait des plus cruelles!

Quelle chaleur ! Ce fut la première chose qui vint à l’esprit du Samouraï lorsqu’il débarqua au Moyen-Orient. Il faut dire que son épaisse armure n’était pas pour lui faciliter la vie dans ce genre de circonstances, en plus de le faire facilement remarquer. Il s’enroula dans un large drap blanc, ne laissant à la vue de tous que ses yeux bridés et son regard perçant. Quoi qu’il en soit, cela n’empêchait pas Mitsurugi de faire ce pour quoi il était venu, mais d’ailleurs, qu’est-ce que pouvait l’amener si loin de son pays natal ? Non, la réponse à cette question était évidente, il recherchait Nightmare après tout, il faudrait plutôt se demander qu’espère-t-il trouver en venant au Moyen-Orient ? Il faut, pour en trouver la cause revenir quelques jours en arrière, alors que le démon venait d’obtenir des informations plus ou moins fiables sur la présence de Nightmare dans une contrée peu éloignée d’où il se trouvait.. « Intéressant » se dit il, car peut être que s’il s’y rendait, il aurait la chance de pouvoir croiser le fer avec le chevalier, un vieux rêve qui pourrait enfin devenir réalité. Mais avant toute chose, Mitsurugi devait se rendre au Moyen-Orient, et recueillir toutes les informations possibles sur l’éventuelle localisation de celui qu’il recherchait, et pour ça, il devrait se renseigner sur place, dans un pays inconnu pour lui, ce qui n’allait pas lui faciliter tâche, mais l’envie de pouvoir affronter celui qui fut qualifié un temps de possesseur de l’épée divine suffisait à le motiver, et à le embarquer.

Voilà donc toute l’histoire, et comment le démon se retrouvait maintenant sous cette chaleur accablante, ne pouvant se résigner à quitter cette armure qu’il affectionnait tant, et qui résonnait dans les ruelles à chaque pas feutrés effectués par l’homme. Il s’évertuait à trouver un endroit où les renseignements qu’il obtiendrait seraient fiables, mais la ville était vivante, et entre les marchés et tous els habitants de sortie, trouver un lieu pour obtenir des renseignement sur l’épée des Héros semblait bien difficile, c’est pourquoi Mitsurugi commença à questionner les gens aléatoirement, cela risquait fortement d’attirer l’attention sur lui, mais après tout, c’était certainement le plus simple pour amener une quelconque personne pouvant l’aider, de son plein gré ou non à mettre la main sur quelque chose d’intéressant. Le temps passait, et l’avancé des recherches se faisait toujours attendre. Le samouraï avait sillonné les ruelles de la ville en long, en large et en travers, mais tout ce qu’il savait de plus n’allait pas chercher bien loin : simplement qu’il n’était pas le premier à rechercher des informations à passer ici.

*J’ai chaud, j’ai soif, j’en ai marre de ce pays, même pas un bon combat à l’horizon, mais qu’est-ce que je fais là ?*

C’est alors, qu’au loin, un bruit suspect attira son attention. Fronçant les sourcils, il aperçut des enfants courir tout en portant un bien étrange objet. Son propriétaire les suivait de près, et l’allure de ce dernier laissa penser au démon qu’il pourrait peut-être s’avérer intéressant de lui parler, Mitsurugi n’avait plus que ça à faire de toutes façons, et le temps perdu étant déjà considérable, cela ne coûtait rien de s’y essayer. Il laissa les enfants continuaient de courir à bon train, bientôt, ils se trouveraient à autour du samouraï, qui n’eut qu’à tendre son pied droit devant lui pour en faire trébucher un, trop concentrer sur sa fuite pour remarquer la blague de mauvais dont il allait être victime. La chute de celui-ci entraîna inexorablement celle des autres, ne pouvant supporter le déséquilibre provoqué par le poids somme toute conséquent de l’objet. Il plia alors les genoux, se mettant à hauteur suffisante pour que les enfants puisent voir de leur propres yeux le regard menaçant qui allait avec la voix rauque et autoritaire de l’homme caché sur le grand drap blanc.

« Vous n’avez pas honte de volez ? Disparaissez et que je ne vous revois plus ! »

Il se releva alors, soulevant le fourreau et la tendant à sa propriétaire. Le démon n’avait jamais vu une telle arme, et peu être que celle qui l’a possédait pourrait s’avérer une meilleure source d’informations que tout ceux à qui il avait parlé jusqu’à présent. Un sourire invisible se dessinait sur ses lèvres, toujours cachées derrière le tissu blanc qui recouvrait l’intégralité de son corps, et il ferma pour mieux se concentrer. La personne qui lui faisait face dégageait une étrange aura, qui n’était pas de celle d’un humain ordinaire, l’esprit combatif de Mitsurugi reconnaissait aisément ce genre d’individu qui comme lui dégageait une forte odeur de sang. Il croisa les bras et fixa intensément celle qui allait devenir son interlocutrice d’ici peu. Comment pouvait il bien entamer la conversation ? Le samouraï n’avait jamais été un grand bavard, préférant l’action à la discussion, ce n’était pas un exercice dans lequel il excellait. Mais soit, le plus simple serait sûrement de laisser faire le destin, et ce fut sans réfléchir que le démon solitaire fit la première approche en même temps qu’il lui rendait son arme.

« Vous vous baladez avec un bien dangereux objet. »

Il appuya d’avantage son regard à cet instant pour essayer de capter une quelconque réaction, Heishiro voulait savoir à qui il avait à faire avant d’entamer une conversation plus poussée sur ce qu’il désirait, et pour ça, lui fournir ne serait-ce qu’un semblant d’information pourrait peut-être délier plus facilement les langues, et c’est donc sans attendre, et afin d’attirer son attention qu’il rajouta :

« Dites moi, je vous demande ça à tout hasard, mais je suis à la recherche de quelqu’un vous auriez un moment à me consacrer ? Des fois que vous puissiez m’aider. »

« -Bande de maudits ! »

La jeune adolescente continuait toujours sa course-poursuite, esquivant les vases et autres objets qui seraient plutôt des obstacles. Sautant et rattrapant les enfants, elle espérait de tout cœur que les petites créatures ne s’engouffreraient pas dans un petit passage étroit, ou sinon, elle perdrait définitivement leur trace. Augmentant sa vitesse, Tira n’était plus loin d’eux et ainsi, avait plus de chance de rattraper les petits morveux qui vendraient son arme pour quelques dinars. Cependant, elle ralentit et freina quand elle vit un homme assez imposant, aux yeux bridés. D’un coup d’œil, la demoiselle aux yeux violets remarquait chaque détail qui caractérisait si bien les individus. Selon elle, il venait assurément d’un pays d’Asie, mais lequel…La demoiselle l’ignorait assurément. Mais lui poser la question serait plus judicieux. Contre toute attente, il tendit les pieds et fit tomber le gamin qui tenait le cerceau dans un fourreau particulier. Ainsi, les autres suivirent la chute du premier, et mangèrent le sable brûlant du lieu. Satisfaite, la petite gamine s’avança donc vers eux, toujours drapée de blanc. Son regard violet observa les petits corps qui ne se relevèrent pas…Par contre, quand leurs pupilles croisèrent celle du démon en face d’eux, ils devinrent blafard et s’enfuirent quand il leur dit de dégager en vitesse. Souriante et presque contente; Tira aperçut les enfants déguerpirent et fut heureuse de ne pas avoir eu à les frapper ou à les tuer, afin qu’ils ne deviennent de la nourriture pour Soul Edge. Après tout, ces garnements étaient trop faibles pour qu’elle espère quoi que se soit d’intérêts d’eux…Sauf peut-être une auberge ou un lien frais car cette chaleur l’étouffait. Effectivement, la tentation de retirer la capuche et de se balader en haillons ne devenaient que trop forte…Et puis, le corps de cet homme, à quoi ressemblait-il ? Surprise quand il lui donna l’arme, elle tendit ses petits bras pour la récupérer et esquissa un petit merci de ses jolies lèvres.

« -Merci à toi voyageur de l’Est… »

Qu’il semblait être beau…Beaucoup plus grand qu’elle, le Japonais croisa ses bras et semblait réfléchir pour débuter une conversation. S’il était ici, il recherchait des informations…Fronçant un peu les sourcils, elle se demanda s’il ne cherchait pas des informations sur Nightmare plutôt ! Le chevalier Azur avait effectivement commencé un massacre en Égypte, mais n’était pas descendu en Afrique Noire. Et pourquoi est-ce que cet étranger chercherait son maître ? A le voir, cela aurait été pour s’emparer de l’épée maudite…En creusant dans ses souvenirs, elle entendit parler d’un démon japonais, du nom de Mitsurugi…Méfiante, il serait une menace pour Soul Edge et aussi pour celui qu’elle chérissait. Ou bien son corps peut-être…Elle avait entendu parler de cet homme au superbe traits, robuste et capable de servir de corps pour l’épée. Malgré son fort caractère, il se soumettrait à l’épée. Cependant, Tira ignorait qu’elle était en face du grand manieur d’épée de l’Est…Mais il lui fit penser à ce démon, car l’aura qu’il dégageait était fortement agressive. Passant ses doigts fins dans ses cheveux, elle répondit juste après qu’elle se balade avec un objet dangereux :

« -Tout fait…Mais je suis une femme dangereuse, à l’apparence purement angélique. En ces temps, nous ne pouvons plus nous balader seuls. Les armes sont nos compagnons pour rester en vie. »

De sa petite voix suave, elle essayait de retenir l’attention du samouraï, avec le violet de ses yeux. Voulant en apprendre davantage sur l’inconnu, elle écouta sa dernière question avant de lui donner une réponse rapide.

« -J’ai tout mon temps à vous consacrer si vous pouvez aussi me donner un peu de temps. Vous recherchez quelqu’un ? Alors il se peut que mon aide vous sera favorable. Après tout, si vous êtes venus ici, c’était pour avoir des informations sur cette personne…Mais comme l’honneur est donné aux dames, laisse-moi vous poser toutes mes questions. »

Tira s’approcha d’Heishiro et prit son bras gauche, le regardant toujours de ses yeux violets. La petite demoiselle commençait donc son petit jeu, pour le tourner en bourrique évidemment. Toujours maligne, elle commença à poser ses questions au samouraï, en l’emmenant dans le marché.

« -Voilà, je voulais vous demander quelque chose…Il y a un mot qui sonne Manji…Mais je n’ai aucune information dessus. Alors, je vous demanderais de me donner des précisions dessus monsieur…Et par conséquent, j’aimerais connaître votre prénom monsieur… »

Voyant une pomme bien rouge, elle la prit dans ses mains et commença à jouer avec…Ses petits yeux joueurs regardèrent l’objet avec attention.

Cela faisait un peu plus de six mois que j'avais quittée mon pays natal qui était, et l'est encore, le Japon. Ma soif de découverte et ma curiosité du monde m'avaient poussées à franchir de multiples frontières bien que je ne sache absolument pas ce qui pouvait m'attendre de l'autre côté. Mon apparence avait elle aussi quelque peu changée, j'avais troquée mon ancien kimono de couleur sombre contre un autre de meilleur facture et d'un blanc étincelant. Ma coiffure aussi avait changée, j'avais laissée mes cheveux pousser à mi-longueur de mon dos, leur couleur avait elle aussi évoluée mes cheveux d'origines plutôt assez clair devinrent plus foncés entre une gris très sombre et le noir le plus profond. Mon voyage m'avait fait prendre certains moyens de transport que je n'avais jamais vu au par avant comme le bateau pour rejoindre les côtes de l'Asie du Sud Est afin de quitter pour de bon le Japon. De l'autre côté de la mer je découvris de nouveaux paysages, de nouvelles cultures bien différentes de celles que je connaissais depuis mon enfance. Je traversai ces pays, faisant des rencontres passionnantes mais aussi d'autres moins amicales où je dus faire usage de mon enseignement à l'art du combat. Ma perspective de mon voyage n'avait nullement pour but de devenir plus forte mais d'étendre mes connaissances en dehors des mes propres frontières culturelles. Malheureusement je découvris que la guerre affectait toutes les civilisations, de plus l'apparition de nouvelles armes ne fit qu'augmenter ces conflits et accélérer l'extinction des guerriers nobles dont je fais partie plus ou moins. La souffrance, la haine et la tristesse, je la croisai sans cesse, aucun endroit de ce monde ne semblait connaître les aspirations de paix que je recherchai. Une guerre immense opposait plusieurs royaumes se battant pour leurs propres idéaux sans prendre en compte celle des innocents qui pouvaient se retrouver entre deux... La loi du plus fort se faisait de plus en plus sentir, de nombreux valeureux et honorables combattants penchaient pour leur propre compte en devenant des assassins sans foi, ni loi.

Mon voyage me menait donc à travers l'Asie et je me retrouvai au coeur du Moyen-Orient, régions arides, sèches et plutôt hostiles. Ici je me sentais étrangère et une sorte de menace semblait se rapprocher de moi. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais une sorte de mauvais pressentiment concernant mon avenir proche. Je me retrouvai dans une sorte de plaine désertique où l'ombre ne semblait s'être jamais montrée. La chaleur m'étouffait abominablement mais dans mon entraînement de samuraï, jamais je ne pouvais retirer ne serait-ce qu'une seule partie de mon kimono, je me devais de respecter cette règle et prouver que mon esprit pouvait endurer n'importe qu'elle épreuve. La soif aussi commençait à s'emparer de mon corps et sotte que j'étais, je n'avais pas pensée à me prendre une gourde d'eau pouvant étancher ma soif avant d'entreprendre cette traversée de tous les dangers. C'est alors que la fatigue commençait à engourdir mes jambes que je vis deux personnes au loin devant moi, mais que j'avais du mal à distinguer à cause de l'atmosphère qui ondulé sous la chaleur intense. Je m'avançai vers eux plutôt difficilement afin de leur demander si ils n'avait pas un peu d'eau sur eux. Au fur et à mesure de mon avancée, je pus les voir de plus en plus clairement, c'était une femme et un homme. La femme était plutôt grande et possédait un visage peu commun avec sa couleur de cheveux qui était bleutée et ses yeux d'une étrange lueur mauve. L'homme lui semblait fort et plutôt costaud, il portait une armure digne des plus grands samouraïs, d'ailleurs ses yeux, la couleur de sa peau et même son arme semblait tout indiquer qu'il était lui aussi Japonais. La vision de cet homme ne m'enchantait guère, mon éducation m'avait apprise à me méfier des hommes... Cependant ma position ne me permettait pas de faire ma difficile, je continuai donc ma route vers eux afin de leur demander de l'eau. Je voyais qu'ils semblaient converser ensemble mais n'en pouvant plus je pris la liberté de les couper...

"Excusez moi... Mais auriez vous quelque chose à boire. Je ne me sens pas très bien…"

Je ne savais pas comment mon intervention allait être prise, ni comment allait réagir ce samuraï à la vue d'une femme comme moi portant un katana...

Aux remerciements de la jeune femme lui faisant face, Mitsurugi ne répondit que part un simple hochement de tête des plus humble. Tout comme lui, elle semblait intrigué par sa présence, les deux individus n’étant en définitive pas de quelconques personnes ordinaires. La légère pause que marqua cette dernière avant de prendre la peine de lui répondre attira particulièrement l’attention du Samouraï, qui se sentait dévoré du regard, littéralement dévisagé, une sensation qui fit apparaître sur son visage un sourire discret : ils étaient tout deux très prudent, signe que la première impression du démon était loin d’être la mauvaise, et il la laissa donc faire sa petite inspection comme bon lui semblait. Une fois celle-ci terminée, Heishiro fronça les sourcils, une femme dangereuse dit-elle ? L’impression de ne pas devoir prendre cette remarque à la légère prit le pas sur toutes les autres, ce n’était assurément pas n’importe quelle combattante qui se trouvait devant lui … cette arme, cette assurance, elle avait certainement du comprendre que Mitsurugi n’était pas un voyageur commun, mais cela ne semblait pas l’inquiéter le moins du monde, peut-être qu’elle aussi s’intéressait à lui, si tel était le cas, l’échange d’informations pourrait se déroulerait d’autant plus facilement … en théorie.

La jeune femme était visiblement, et sans s’en cacher en train de mettre en place une fine stratégie pour retenir son interlocuteur, et le samouraï, pleinement conscient de la petite manœuvre n’allait bien évidemment rien faire pour aller à son encontre, il était en train de lui parler avec exactement la même idée en tête, et pour la mettre d’avantage en confiance, l’homme abaissa complètement le grand tissu blanc qui lui recouvrait le visage, rougit par la chaleur pesant sur lui et son armure. Il laissa échapper un long soupir, cette atmosphère invivable commençait à grandement le lasser, si bien que le démon porta une main à la gourde qui était attachée à la droite de sa taille. La secouant légèrement près de son oreille, la seule chose qu’il put constater fut à quel point sa soif avait été gourmande ces dernières heures et que seules quelques gorgées d’une eau un peu tiède devaient encore se trouver dans celle-ci. Mais avant même qu’il eut pu étancher cette soif qui commençait à lui faire tourner la tête que la jeune femme reprit la parole, souhaitant à son tour avoir quelques informations, invoquant un code de la galanterie auquel Heishiro n’était pas vraiment familier, mais cela ne l’empêchait pas de faire usage de politesses quand cela s’avérait nécessaire … même si pour lui, un coup de sabre bien placé pouvaient avoir plus d’impact que quelques mots doux noyés dans un océan d’hypocrisie. Mais se battre en pleine rue et en plein jour n’était pas dans ces habitudes. La réflexion avant l’action ? Un concept intéressant se pensa-t-il … et c’est curieux de voir quels renseignements il allait pouvoir tirer de cette méthode que Mitsurugi alla dans ce sens.

« Je vous écoute … »

C’est alors que le stade supérieur de la mise en scène se mit en place. Lui saisissant le bras, la demoiselle l’emmena se perdre à travers le marché. Le démon solitaire continuait de son côté à analyser celle qui l’accompagnait, chaque pas, chacun de ses mouvements, cela l’amusait de voir autant de coordination dans ces derniers, certainement que s’ils venaient à s’affronter, il en résulterait en combat haletant, duquel il retirait beaucoup de plaisir, car la vue de ces pas gracieux et précis et l’arme qu’elle portait devait certainement trouver toute son utilité lors d’un affrontement. Le samouraï écouta donc les interrogations qui lui étaient posées. Le nom de clan qui fut mentionné …Manji, qu’elle ironie du sort d’entendre celui-ci en cet endroit pourtant si éloigné du Japon, une bien étrange coïncidence, étrange oui, très étrange même, pourquoi est-ce qu’une personne s’intéressant au clan fondé par Yoshimitsu viendrait elle chercher des information ici même ? Une seule explication parcourut l’esprit d’Heishiro à cet instant : sa quête devait avoir débutée non loin d’ici, et le Moyen-Orient, point convergeant des informations d’Asie devait se trouver pour elle bien plus près de son pays de départ que de celui du soleil levant.

« Mon prénom … Mitsurugi si tenez tant à le savoir, et vous-même ? Il est en tous cas étrange que vous connaissiez les Manji, je me demande bien ce qu’une femme peut avoir à faire avec cette bande de pillards, samouraï de seconde zone, bien que leur chef, Yoshimitsu ne soit pas à prendre à la légère … Si vous les chercher, c’est au Japon qu’il faudra vous rendre, bien que je n’ai pas d’informations particulières à vous donner sur leur localisation. Ils sont très prudents, volant aux riches pour donner aux pauvres, et donc recherchés un peu partout de part le pays. »

Le samouraï avait sans rechigner donné son nom, certainement plus par arrogance qu'autre chose. De plus, si cette personne connaissait le clan Manji, il ne faisait plus aucun doute qu’elle devait déjà avoir entendu parler du démon Mitsurugi, ce qui avait le mérite de mettre d’avantage de piment dans cette discussion qui pouvait d’un moment à un autre changer radicalement de ton entre ses deux protagonistes. Quoi qu’il en soit, les informations sur eux étaient peu nombreuses, et n’ayant jamais cherché à les rencontrer, Heishiro ne pouvait réellement rien lui apprendre d’avantage, c’était donc à son tour de l’interroger, mais lasser du petit jeu auquel ils s’adonnaient depuis un moment, le démon lâcha le bras de celle dont il ignorait encore le nom, et accélérant légèrement le pas, se retourna face à elle, au milieu de la rue, les bras croisés, le regard grave qui n’empêchait pas le sourire qu’il dissimulait jusqu’à présent d’être maintenant clairement visible, et alors qu’il allait faire part de ses intentions, la voix d’une fille s’éleva, Heishiro n’était pas d’humeur compatissante, il estimait avoir suffisamment jouer ce rôle quelques minutes auparavant, mais l’allure de la nouvelle arrivante lui fit raviser son jugement : ses traits du visage, ce sabre, une japonaise, tout comme lui perdue dans ce pays à l’atmosphère suffocante. Mitsurugi avait hâte de poser ses questions, mais avant tout, il décida d’accéder à la requête, tendant le peu restant de sa gourde, qui n’avait pas quittée sa main depuis le début de la discussion.

« C’est pour toi, penses à l’avenir de prévoir ce genre de chose, ce n’est pas le Japon ici. »

Le ton utilisé avait volontairement été froid et hautain, non pas que le démon éprouvait une quelconque antipathie envers cette fille, il ne l’a connaissait même pas, mais l’interrompre de la sorte n’était pas pour lui plaire, bien que dans des circonstances identiques, Heishiro n’aurait certainement pas hésité un seul instant pour la copier. Il put prendre, le temps que la jeune fille se désaltère de réfléchir à la situation, et même si à la base, il songeait à s'isoler pour pouvoir parler tranquillement du chevalier azur et de l'épée des héros, cela n'était pas forcément la meilleure solution : le Moyen-Orient, des yeux et des oreilles partout, la principale source d’information du monde certainement à l’heure actuelle, les endroits calme étaient certainement les plus risqués.

« Tira … je suis moi-même à la recherche de quelqu’un, j’ai entendu de nombreuses rumeurs sur sa présence en Orient, mais comme toujours les informations sont difficiles à trouver, et je pense que même vous avez du en entendre parler : Le chevalier azur, détenteur de l’épée divine, c’est lui que je recherche, afin de l’affronter, et de le battre. »

* Je me demande entre toi et moi, qui sera le plus fort au jeu du chat et à la souris…Te regardant, je suis sûre que tu as en tête quelque chose…*

La diablesse massait le fruit d’Eve dans ses petites mains, tout en regardant le samuraï qui s’apprêtait à lui donner une réponse, à sa petite question. En effet, depuis qu’elle l’avait croisé, le moindre acte du Japonais, dans le petit marché l’intéressait. Prudent, il ne faisait pas de longues phrases, afin de ne pas trop se dévoiler. Préférant baisser la capuche blanche, révélant son visage marqué par la chaleur, pour boire un peu d’eau de sa gourde fraîche pendant leur promenade. Le fixant de ses yeux violets comme toujours, elle attendit donc les deux petites réponses qui lui donneraient non seulement l’identité véritable de son interlocuteur…Mais aussi des informations sur le clan de Yoshimitsu ! Quelle fut sa stupeur quand elle entendit Mitsurugi, nom connu à travers tout le Japon, et qui avait peut-être atteint l’empire du Milieu. Tira écarquilla ses yeux de façon presque démentielle, avant de croquer à pleine dent la pomme qu’elle n’avait même pas payée…Pour elle, c’était un moyen de se retenir, car elle n’arrivait pas à contenir tous les sentiments qui envahissaient son esprit tourmenté. Heishiro Mitsurugi, le démon oriental, qui a lui seul se considérait comme le meilleur combattant du monde. Un sens de l’honneur aiguisé, poursuivant émérite de Soul Edge pour la posséder. Si elle ne l’arrêtait pas, il serait un danger pour le chevalier Azur, son maître qu’elle avait juré de protéger. Dévorant la pomme férocement, elle marqua un temps de pause quand il lui révéla le nom de celui qui dirigeait le clan Manji, des ninjas voleurs des temps modernes…Cette seule piste lui apportait des informations suffisantes, malgré leur flous. Il suffisait juste de trouver une famille très riche au Japon, qui serait certainement attaquée par les membres de ce clan. Ainsi, elle les suivrait telle une ombre et pénétrerait dans leur antre, afin de prendre un fragment de l’épée maudite, restauratrice de Soul Edge.

Mais le nom de Mitsurugi la rendit si nerveuse, que la joie qu’elle lui montrait se transforma en morosité effrayante. Paupières un peu baissées, et air fatigué de la vie, elle continua donc de manger nonchalamment le fruit en repensant à l’identité du Japonais…Effectivement, Mitsurugi serait un excellent réceptacle pour l’esprit de l’épée, cependant, son excès de volonté le rendrait insensible à la gangrène de Soul Edge…Alors, la possibilité qu’il reste une menace pour l’épée retenait toute son attention. Maintenant, il faisait partie des humains qu’elle éliminerait sans tarder, mais en ce moment, la demoiselle n’était pas en pleine possession de ses moyens. En tant qu’agent obscur de l’épée maléfique, l’ange de la mort exécuterait le Japonais au moment même où il ne s’y attendrait pas…Mais le faire maintenant n’était pas judicieux, et mieux valait reprendre le sourie même si Tira avait été trahie par son anxiété. Jetant la pomme par terre après que ses dents l’eurent bien dévorée, elle paya le marchand et annonça joyeusement à son interlocuteur, en mentant bien :

« -Merci bien de m’avoir donner ces informations Mitsurugi Heishiro ! Mon nom est Tira…C’est tout ce que je peux vous donner, jeune orpheline donc enfant sans nom de famille…Je vagabonde au quatre coins du globe pour dissiper mon ennui comme les carrousels »

Cependant, la venue d’une jolie fille dans le marché la déconcentra, à cause de son énergie spirituelle non négligeable…Une force se cachait en cet être et quelle fut sa surprise quand elle découvrit qu’il s’agissait d’une femme…Et d’une très jolie ! Les traits orientaux, agrémentés d’un kimono tout blanc…Elle lui rappelait une femme qui avait des allures européennes, mais aussi drapée d’un kimono. Leurs énergies différaient par la vengeance, qui animait l’occidentale déguisée en Japonaise. Mais là n’était point le problème. La délicieuse demoiselle s’était rapprochée d’eux, ignorant leur conversation, puisqu’elle demanda un petit service…De l’eau qui irriguerait sa tendre gorge que Tira rêvait de couper à l’instant, juste après s’être abreuvée. Avant de lui parler, elle laissa Mitsurugi lui répondre, un peu grincheux qu’elle intervienne à ce moment précis…Moment où s’était à lui de demander des informations. Sinon, Heishiro lui tendit une gourde afin qu’elle puisse boire, pour s’hydrater car la chaleur ambiante commençait réellement à l’énerver. Un rien, un souffle du vent rendait Tira dingue, à cause de son hypersensibilité à tout et à rien…Malicieuse, elle se mit juste à côté de la Japonaise et de ses yeux aguicheurs elle lui murmura à l’oreille, comme une coquine :

« -Les jours sont chauds mais les nuits froides…Un mélange de braise et de glacier, j’espère que votre jolie peau mademoiselle supportera ces intempéries. Habillée ainsi, tu risques d’attirer l’attention de tous ses mâles…Nous sommes en Orient et les esclaves on les capture dans les auberges surtout les belles filles, que l’on embarque dans les bateaux. Je te conseillerai de rester avec des personnes sûres, pour ne pas avoir à user de ton sabre. »

Tira posant sa main sur le manche de l’épée furtivement.

« -Alors faites très attention demoiselle venue de l’Est…Mon nom est Tira, et ce monsieur se présentera à vous aussi…Et votre petit nom? »

Connaissant les règles de bonne conduite japonaises, s’exprimer ainsi auprès d’une demoiselle relevait de l’impudeur. Mais sous ses haillons, est-ce que Tira voulait appliquer ce terme. La convenance n’était pas à son goût en tout cas, et Tira parlait comme elle voulait à qui elle le désirait. Attirée par la jolie fille, elle faillit oublier Mitsurugi qui lui révéla ses intentions véritables…Prendre l’épée et faire du mal à son maître. Son sang ne fit qu’un tour, mais le fait de ne pas oser réagir à l’instant, sous peine de gâcher sa couverture, elle commença une crise…De l’étouffement en ayant du mal à respirer. Son petit corps convulsa tellement, qu’elle ne pu s’empêcher de vomir devant les deux Japonais…La saleté qu’elle évacua se colla au sable chaud, et sécha net quand elle atterrit sur les grains fins. Yeux nerveux, à cause de la douleur et des intentions sombres du samuraï, elle eut alors en tête de le tuer coûte que coûte…Même si elle devait user de l’empoisonnement, il était du devoir de Tira d’éliminer toute menace. Mais la puissance du samuraï prendrait le dessus sur elle, alors il fallait se trouver des alliés! La fille tombait bien d’ailleurs, et l’ange de la mort avait prévu de l’utiliser pour enterrer Mitsurugi. A deux, il ne pourrait pas s’en sortir aisément…Dissimulant un sourire machiavélique, elle prit plutôt une allure de biche blessée, bouche bien baveuse après son vomissement:

« -J’aimerais partir dans une auberge après avoir fait des courses, comme l’achat d’un dromadaire par exemple douce demoiselle…Je ne me sens pas très bien, et mieux vaudrait trouver un endroit où dormir…Sinon Mitsurugi, je me dois de répondre à votre question. »

Un éclair de haine traversa ses yeux mauves avant qu’elle ne révèle un indice :

« -Si vous voulez savoir où se trouve le chevalier Azur…Suivez les corbeaux de la mort »

Elle leva son index droit au ciel, et présenta les corbeaux.